Quelle est la différence entre une startup, une scale-up et une entreprise technologique ?

Toutes les startups deviennent-elles des scale-up ? Quelle taille doit avoir une entreprise pour devenir une scale-up ? Une entreprise technologique est-elle nécessairement une startup ou une scale-up ?

Le lexique de l'innovation et des entreprises qui l'incarnent est complexe et un abus de langage peut facilement arriver. Voici quelques définitions.

Qu'est-ce qui fait d'une jeune entreprise une startup ?

Le monde des startups est entouré de son lot d'idées reçues. Lorsque nous pensons « startup », nous imaginons un groupe de millennials discutant autour d'un baby-foot,mangeant des graines, en jeans skinny et baskets blanches. Bien que ce soit loin du scénario standard, il y a toujours un peu de vérité dans de tels stéréotypes. En effet, il existe une « culture startup » et un environnement propre à ces entreprises en croissance. Cela implique souvent une organisation plate et des directives plus informelles sur le lieu de travail.

Pourtant, une entreprise nouvellement créée n'est pas nécessairement une startup. Le terme startup est réservé aux entreprises innovantes ou qui utilisent les nouvelles technologies. Contrairement à une PME classique, une startup doit inventer ses propres processus et définir son business model. C'est le challenge d'une startup : trouver son propre business model, réussir à le stabiliser et grandir rapidement (en sacrifiant souvent la rentabilité à court terme). Eric Ries, auteur de Lean Startup, définit une startup comme : « Une structure conçue pour créer un nouveau produit ou service dans des conditions d'extrême incertitude. » Le plus souvent, une startup cherche à se positionner sur un segment de marché mal desservi. Elle doit trouver le juste équilibre entre des cibles de niche et la capacité à déployer son offre à grande échelle. Enfin, être une startup est un statut temporaire. Les jeunes entreprises innovantes ne sont pas destinées à rester éternellement des startups. Elles évoluent vers des scale-up après avoir atteint un certain stade de maturité. Cela dit, il n'y a pas d'âge fixe pour cesser d'être une startup. Si ce n'est qu'une question de maturité, à quels critères une startup doit-elle répondre pour devenir une scale-up ?

Comment une entreprise devient-elle une scale-up ?

Une scale-up est une startup qui a grandi et qui a changé d'échelle. Pour passer à cette prochaine étape, la startup doit avoir réussi à stabiliser son business model et à industrialiser son offre. En clair : prouver sa viabilité.

Pour être qualifiée de scale-up, elle doit répondre à certains critères. Le premier concerne la croissance annuelle. Une scale-up doit enregistrer une croissance d'équipe de plus de 20 % par an, avec au moins 10 salariés en CDI. En termes de chiffre d'affaires, une mise à l'échelle devrait générer entre 1 et 3 millions de dollars. Elle doit également avoir déjà levé au moins 1 million de dollars. Une fois ces jalons franchis, elle n'est plus en phase de démarrage ni en situation d'incertitude extrême. En termes simples, une scale-up n'est rien d'autre qu'une startup réussie. Comme elle ne restera pas indéfiniment une startup, les perspectives d'une jeune entreprise sont limitées. Il s'agira soit :

• Faire faillite
• Terminer une sortie et/ou fusionner avec une autre entreprise/ groupe
• Devenir scale-up

Une scale-up a généralement pour objectif de poursuivre son développement et d'élargir son marché, notamment en ayant de fortes ambitions internationales.

La licorne business, une catégorie à part ?

Comme son nom l'indique, la licorne est une créature rare, voire légendaire. En économie, le terme fait référence à une société non cotée valorisée à plus d'un milliard de dollars. Le terme a été inventé par Aileen Lee (capital-risqueur) a inventé en 2013.qui cherchait à de décrire les 0,1 % d'entreprises d'une valorisation de plus d'un milliard de dollars capital-risque dans lesquelles investissent les fonds. Ces entreprises se caractérisent également par leur modèle économique qui favorise une croissance rapide financée par des levées de fonds plutôt que par la rentabilité.

Impossible de passer à côté de ces licornes aujourd'hui. Leurs noms sont désormais familiers, et l'utilisation de leurs services généralisée : Netflix, Blablacar, Dataiku (évalué par Early Metrics), Deliveroo, etc. Pour résumer, une licorne doit avoir été une scale-up, qui elle-même devait être une startup au départ.

Les entreprises technologiques peuvent-elles être qualifiées de startups ?

Malgré leur croissance, on a toujours tendance à considérer Twitter, Airbnb ou Blablacar comme des startups. Pourtant, ces entreprises technologiques ne sont que des startups dans l'esprit puisqu'elles emploient bien plus de 10 employés et ont manifestement prouvé la viabilité de leur modèle d'affaires. Néanmoins, elles maintiennent des objectifs de croissance ambitieux quitte à générer autant de revenus que de pertes. Elles créent rapidement des emplois et entretiennent leur image de pionniers. Reste aussi leur appétit pour développer des technologies innovantes.

Se revendiquer comme une entreprise tech n'est évidemment pas l'apanage des startups. Les groupes d'entreprises mettent également l'accent sur leurs caractéristiques technologiques ou de haute technologie. Cependant, même s'il n'y a pas de définition figée, il existe certains critères qui permettent de reconnaître une entreprise tech :

• Un cœur de métier scientifique (applications, sciences exactes, etc.)
• Un modèle et/ou une offre évolutive
• Revenus générés par la vente de technologie
• Une technologie propriétaire et protégée

De nos jours, on peut dire que toutes les entreprises technologiques sont des startups à leur création. Cependant, l'inverse n'est pas toujours vrai, toutes les startups ne sont pas des entreprises technologiques. Bien qu'elles soient innovantes, les startups ne brevettent pas toujours ou ne développent pas toujours leur propre technologie. Leur innovation peut se situer ailleurs, comme dans leur approche marketing ou leurs processus de développement.