3 femmes d'affaires souriantes

Article / 5 min. de lecture - mise en ligne le 08/03/2023

Les femmes s'engagent de plus en plus dans la tech et les startups à impact

Révélée le 8 mars 2023 au ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, l’étude « Invest in Her » fait apparaître plusieurs constats prometteurs au sujet de l’engagement des femmes dans la tech.

Engagée depuis plus de 10 ans en faveur d’une plus grande représentation des femmes dans la tech, JFD (Journée de la Femme Digitale) a souhaité dédier sa 11ème étude annuelle à l’entrepreneuriat féminin au sein de la future génération de startups à Impact intitulée : « Invest in Her ». JFD, en partenariat avec EY et France Digitale, a ainsi réalisé la première étude dédiée à la représentation des femmes (co)-fondatrices au sein des startups à impact en France, un secteur à fort potentiel, particulièrement attractif aux yeux des investisseurs et résolument tourné vers l’avenir. Résultats ? On constate une accélération encourageante de la représentation des femmes dans le secteur d’avenir des startups à impact.

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’engager dans les startups à impact

  • 27% des startups à Impact ont été fondées ou co-fondées par des femmes (chiffre supérieur à l’ensemble des startups tous secteurs confondus)
  • Sur l’échantillon des startups de moins de 5 ans, la part de femmes fondatrices augmente jusqu’à 34 %

Cette progression sur ces dernières années témoignerait d’une volonté croissante des femmes à passer à l’action pour les enjeux environnementaux et sociétaux.

« Cet engagement croissant des femmes est encourageant dans la mesure où les stratégies à Impact séduisent de plus en plus d’investisseurs. Cela laisse donc entrevoir, à terme, une représentation plus grande des femmes au sein de la tech française. C’est en tout cas un signal fort envoyé aujourd’hui avec un mot d'ordre : « Invest in her » (Investissez en elles) » se réjouit Delphine Remy-Boutang, Fondatrice JFD et Business Angel.

L’investissement dans les startups à Impact en France a augmenté de 50 % entre 2018 et 2019, passant de 300 millions d'euros à 450 millions d'euros. Au-delà d’être une excellente nouvelle pour l’économie de demain, c’est aussi un signal fort sur la trajectoire en faveur de la parité dans l’entrepreneuriat : les femmes sont de plus en plus nombreuses à se mobiliser pour lancer une startup à impact.

En quête de sens, les femmes entrepreneures agissent dans des domaines d’impact de plus en plus étendu et ancrés dans notre quotidien.

La représentation des femmes au sein des startups à Impact varie en fonction des objectifs d’impact. Si le volet Impact Économique et Social attirent une part plus grande de femmes, l’impact environnemental est aussi une cause qui les pousse de plus en plus à l’engagement.

Economie

  • Sur les 30 % des startups ayant un impact économique de notre échantillon, 32 % sont des projets portés par des femmes
  • 48 % des startups du secteur de la consommation ont été co-fondées par une femme

Environnement

  • Sur les 55 % des startups ayant un impact environnemental de notre échantillon, 20 % sont des projets portés par des femmes
  • 26 % des startups du secteur de l’agriculture & alimentation ont été co-fondées par une femme

Social

  • Sur les 15 % des startups ayant un impact social de notre échantillon, 42 % sont des projets portés par des femmes
  • 45 % des startups du secteur de l’éducation & culture ont été co-fondées par une femme

Top 3 des secteurs où les femmes (co) fondent

1. La consommation (produits de grande consommation et services de consommation responsable) - 6 % de l’échantillon total : Les femmes y entreprennent en majorité ; près d’une startup à Impact sur deux est cofondée par une femme à l’instar de Lucie Basch, Fondatrice Too Good To Go (lauréate du Prix les Margaret 2018) ou encore Jessie Toulcanon, Co-fondatrice PickMe, figurant dans l’échantillon.

2. L’éducation & culture (enrichissement intellectuel) - 5 % de l’échantillon total, est en 2ème position avec 45 % de femmes (co)fondatrices telle que Véra Kempf, co-fondatrice Singulart (lauréate Prix Femme Entrepreneure de l’année EY).

3. L’économie circulaire (plateformes de ventes ou services de seconde main, service anti-gaspillage, …) - 10 % de l’échantillon total, arrive en 3e position avec près d’1 startup à Impact sur 3 (co)fondée par une femme, comme Shu Zhang, co–fondatrice Pandobac (finaliste 2023 du Prix les Margaret).

L’importante représentation des femmes dans ce secteur traduit leur volonté d’inscrire leur projet entrepreneurial dans le quotidien des Français.

Il est également intéressant de souligner qu’au sein du secteur de l’Agriculture & Alimentation (12 % de l’échantillon), les femmes ont (co)fondé 26 % des startups à l’instar d’Aude Guo, co-fondatrice Innovafeed (French Tech Next 40) ou Julie Davico-Pahin, co-fondatrice d’Ombrea (lauréate du Prix les Margaret 2019). Ce pourcentage augmente pour atteindre 35 % dans les startups du secteur ayant moins de 5 ans. Des signaux positifs, là encore très encourageants, car cela peut laisser supposer une vraie accélération de la représentation des femmes au-delà de l’économie et du social.

« On peut se féliciter de voir les femmes entreprendre dans des secteurs de plus en plus variés et fortement ancrés dans notre quotidien. Cela témoigne de la force de leur motivation et de leur volonté de peser dans les grands débats de société. Il s’agit d’une tendance de fond positive qui doit être soutenue et amplifiée. » conclut Emmanuelle Ratsimialavahoaka, Senior Manager Audit EY.

Des parcours de formation à encourager dans les carrières scientifiques

L’étude révèle également que 50 % des startups à impact ont été (co)fondées par des fondateurs et fondatrices ayant réalisé des études scientifiques. Or, sur la base de l’échantillon étudié, seulement :

  • 30 % des femmes (co)fondatrices ont réalisé des études d’ingénieures contre 55 % des hommes
  • Dans les startups à Impact, près de la moitié des fondatrices ont entrepris des études en écoles de commerce et de management contre 36 % des hommes

« Il est essentiel de continuer à renforcer l’attractivité des carrières scientifiques dès le plus jeune âge, car l’éducation dans ces filières constitue un important levier d’accélération de la représentation des femmes dans la tech. » souligne Maya Noël, Directrice Générale France Digitale.

La collaboration mixte comme force : les femmes créent avec les hommes

Le dernier constat de l’étude concerne la mixité des équipes fondatrices. En effet, lorsque les femmes décident d’entreprendre, elles le font en équipe, et dans leur très grande majorité, en partenariat avec un homme :

  • 83 % des femmes ont co-fondé leur startup à impact contre 68 % des hommes
  • 80 % des femmes co-fondent avec un homme (20 % le font avec au moins une autre femme) là où les hommes co-fondent à 20 % avec des femmes

« Les résultats de l’étude démontrent des avancées significatives au sein des startups à impact sur le sujet de la parité. Cependant, si le constat peut sembler positif, le combat n’est pas encore gagné et France Digitale continuera à s’engager sur ce sujet et plus globalement sur plus de diversité au sein de nos écosystèmes. Nous sommes persuadés que cela pourra non seulement accélérer la croissance et l’innovation au sein des entreprises, mais également contribuer à pallier la pénurie de talents à laquelle le secteur fait face. Pour cela, France Digitale organise chaque année le FDTour pour accélérer le financement des projets portés par des hommes et des femmes dans toutes les régions de France et sur des thématiques d'avenir comme l'impact, la deeptech ou l'industrie. » Maya Noël, Directrice Générale de France Digitale.


Méthodologie : L’étude 2023 « Invest in Her » par JFD x EY x France Digitale a utilisé le mapping des startups à impact réalisé en novembre 2022 par France Digitale et Bpifrance. Elle se concentre sur l'analyse du genre et du profil des fondateurs de startups en activité basées en France et n'ayant pas réalisé d'exit. Ces entreprises ont un impact environnemental, social ou économique au cœur de leur activité. Le panel n'inclut pas les startups du secteur de la santé, et la population totale étudiée comprend 1 008 startups.

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