Concept de signature électronique

Article / 4 min. de lecture - mise en ligne le 31/05/2023

Comment répondre aux enjeux de la digitalisation des factures ? Avec la blockchain

Digitalisation et dématérialisation imposent de repenser les process de gestions des documents. Mais comment le faire en toute sécurité ? La blockchain s'impose comme l'une des alternatives les plus fiables. Explications.

2 milliards ! C'est le nombre de factures émises en France chaque année. Initialement prévue pour 2023, l'obligation de digitalisation des factures a été reportée au 1er juillet 2024. Au-delà des factures, la dématérialisation dans les entreprises, rend indispensable la signature électronique pour de nombreux documents. Daniel Piestrak, CEO de e-powerdoc (anciennement e-SignProof) nous explique les enjeux de sécurité auquel répond la blockchain (chaîne de blocs).

Qu'est-ce que la blockchain ?

C'est avant tout une technologie de stockage et de transmission d’informations. Cette technologie offre de hauts standards de transparence et de sécurité car elle fonctionne sans organe central de contrôle. Concrètement, la blockchain permet à ses utilisateurs - connectés en réseau - de partager des données sans intermédiaire. Pour définir la blockchain, le mathématicien Jean-Paul Delahaye donne l’image « d’un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible ».

Votre plateforme e-PowerDoc est une technologie blockchain. Quels sont les avantages pour les utilisateurs ?

E-PowerDoc est une solution complète, sécurisée et adaptable qui permet de rendre des documents interactifs en y intégrant un ensemble de fonctionnalités qui permettent aussi bien à l’expéditeur qu’au destinataire de les modifier avant signature. Une fois signé le document est irréversible, non modifiable. Comment ? Les documents sont cryptés, puis horodatés dans la blockchain d’une façon infalsifiable et juridiquement reconnue dans 177 pays. Nos clients sont ainsi entièrement protégés en cas de litige.

Êtes-vous agréé en tant que tiers de confiance ?

La blockchain est reconnue comme un système de tiers de confiance eIDAS 2.0. Elle permet une traçabilité assurée par un code de cryptage unique. D’autre part, nous avons parmi nos associés un cabinet d’avocat qui assure notre conformité juridique vis-à-vis des normes eIDAS 2.0.

La blockchain permet-elle de diminuer les coûts ?

Elle permet de baisser les coûts à deux conditions : passer par des entreprises qui ont leur propre connecteur et faire des ancrages par lots. Nous remplissions ces deux conditions. En effet, si la validation (ou ancrage) d’un document, avoisine les 8 euros, l’ancrage par lot permet de ramener à quelques centimes le coût par document. Chez E-PowerDoc nous ancrons les documents par lots.

À ceux qui auraient des réticences en termes de sécurité que diriez-vous ?

Nous avons une sécurité optimale. Les documents que nous recevons (pièce d’identité, pièce jointe…) sont immédiatement cryptés sur nos serveurs au moment de leur téléchargement. En cas de piratage, les hackers se retrouvent avec un code hexadécimal inexploitable. Pour gagner du temps nous avons développé et déposé un accélérateur de cryptage à double clé (clé principale et clé intermédiaire unique) pour sécuriser les informations. Une clé reste chez nous et l'autre est chez le client. Si nous étions victimes d'un acte de piratage, aucune des données ne pourrait être décryptée sans la clé du client. Pour une sécurité optimale, en plus d'être protégés avec les normes habituelles (ISO, Afnor) tous nos serveurs sont situés en France (dans un site bunkérisé, 250 mètres sous terre), y compris pour notre logiciel et notre coffre-fort électronique. Nous utilisons des serveurs physiques et non des clouds. Le tout avec des sauvegardes en miroir. Nous sommes les seuls à proposer ce niveau de sécurité.

La digitalisation des factures sera bientôt une obligation. Quels sont les freins auxquels vous êtes confrontés ?

Il y a principalement trois freins. De nombreuses entreprises (près de 50 %) fonctionnent encore avec le papier. Elles sont rebutées par la complexité apparente du système. Il nous faut donc leur proposer un système « clé en main » avec un support user pour les accompagner. Deuxième typologie : celles qui ont déjà un logiciel d’édition de facture et/ou de signature électronique. Charge à nous d'évangéliser le marché pour montrer d'une part que notre système est plus complet et d'autre part compatible avec les autres solutions (connecteurs). Enfin, le troisième frein concerne le prix. À la différence de nos concurrents qui facturent à la signature, notre facturation est centrée sur le document. Par exemple si vous envoyez une pétition et que vous récoltez 18 000 signatures, on ne facture pas les signatures mais le document. Vous auriez donc qu’un seul document décompté.

Quels sont les enjeux à venir sur votre marché ?

Là aussi il y a trois sources de développement. Pour des questions de traçabilité supérieure à l’envoi postal, les réglementations Française, européennes, et mondiale légifèrent de plus en plus pour inciter les entreprises à utiliser des documents numériques. C'est le cas de la loi de finances 2024 pour la France. Les entreprises vont donc être en recherche de prestataires adaptés à leur métier. Deuxième piste de développement : l'expansion du marché. À ce jour, rien que le marché de la signature électronique représente à lui seul près 7 milliards de dollars. Les prévisions tablent sur un marché à 5 ans sur 30 milliards de dollars. Enfin, notre troisième poche de développement concerne l’international. Mais pour ce faire il nous faut évangéliser le marché car nous sommes sur un segment où nous n’avons pas de concurrent direct, uniquement des concurrents indirects qui proposent une partie des mêmes fonctionnalités que les nôtres : signature électronique, CRM, GED, ERP... Nous sommes donc pionnés sur notre logiciel rendant les documents interactifs et les services que nous apportons aux clients. Nous avons donc un gros travail de communication. Ça représente des gros budgets pour lesquels notre société, qui jusqu’ici s'est autofinancée, va devoir lever des fonds. Ils nous serviront uniquement au positionnement marketing et commercial et au développement international puisque jusqu’à présent nous nous sommes concentrés sur le marché français car c’est celui que nous connaissons le mieux.

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