Homme faisant le funambule
© Loic Leray

Article / 3 min. de lecture - mise en ligne le 05/07/2023

Startup : comment trouver le juste équilibre entre croissance et durabilité ?

Alors que les entreprises de toutes tailles sont destinées à un objectif « zéro carbone », il est essentiel de comprendre et démontrer comment maîtriser ses émissions.

Alors que presque toute croissance est synonyme d'augmentation d'empreinte carbone, il peut être compliqué de trouver le juste équilibre pour continuer à croître et innover, tout en se préparant pour l’avenir. Un dilemme particulièrement délicat, principalement pour les startups à forte croissance. Une bataille qui peut sembler perdue d’avance, souvent remise à plus tard. Alors comment trouver l’équilibre adéquat entre croissance et durabilité ? Si aucune réponse toute faite ou universelle n’existe, Élodie Broad, Head of Impact & ESG chez Balderton Capital, nous livre quelques conseils.

Tout d’abord, il faut accepter le constat suivant : l’empreinte carbone d’une entreprise augmentera au fur et à mesure de son développement (sauf dans le cas où la mission propre de cette entreprise est justement d’éliminer ou d’éviter les émissions, une minorité encore aujourd’hui). En clair : si une société a d’ores et déjà mis des solutions d’élimination ou d’évitement du carbone, cela ne signifie pas qu’elle doit arrêter d’agir.

Mesurer son empreinte

Rien ne peut être pris en compte ou amélioré, s’il n’est pas mesuré. Certains entrepreneurs pourraient être agréablement surpris de constater que les principaux facteurs d’émissions ne sont pas directement liés à leur empreinte opérationnelle, mais plutôt à leur chaîne de valeur. Des émissions qui potentiellement n’augmenteront pas au même rythme que la croissance opérationnelle. Pour faciliter la mesure, il est nécessaire de prendre en compte les considérations d’impact carbone dès la création de sa société. Aussi bien au sein d’un cadre décisionnel interne que d’une politique à l’égard des fournisseurs par exemple. En effet, la croissance de l’empreinte carbone de l’entreprise peut être freinée en l’intégrant à tous les aspects du processus décisionnel, et ce dès sa mise en place.

Pour fixer des objectifs de réduction malgré le contexte de croissance, il ne faut pas hésiter à introduire une mesure d’intensité. Pourquoi ? Afin de cibler les efforts à réaliser, et, in fine, les prouver. Mais qu’entend-t-on par mesure d'intensité ? On utilise couramment les tonnes de Co2 émises par employés, ou par euro/dollar de revenu. Il peut aussi s’agir d’une unité de production qui est pertinente pour l’entreprise en question, en calculant par exemple les kgCo2 émis pour chaque paire de chaussure comme le fait la marque Allbirds.

Trouver des solutions win-win

Il est également stratégique de trouver des solutions doublement gagnantes, comme la réduction des déplacements non prioritaires, notamment en avion. Des choix qui permettent de combiner réduction des coûts et réduction de l’empreinte carbone. Il en va de même avec la réduction de sa consommation énergétique, en mettant en place de nouvelles pratiques plus sobres et efficaces. Passer à une énergie 100% renouvelable permettra de découpler croissance économique et empreinte carbone. Les avantages seront plus importants pour les activités à forte consommation d’énergie.

En complément de toutes ces mesures, il est possible d’utiliser des méthodes de compensation. Mais attention : elles doivent être la dernière partie du plan de gestion du carbone de l’entreprise et être réservées aux émissions très difficiles à réduire. Utilisées à mauvais escient, elles peuvent être considérées comme du greenwashing (éco-blanchiment). C'est le cas quand les entreprises ne donnent pas la priorité aux réductions d’émissions internes.

Eviter l’effet « tunnel carbone »

Enfin, s’il est important de ne pas perdre de vue le fait que le monde est engagé dans une transition « zéro carbone », et que toute entreprise devra s’y aligner pour continuer d’exister, il est précieux de considérer l’impact sociétal global d’une entreprise. Il ne serait pas souhaitable que les considérations climatiques freinent le potentiel de bien commun. Encore une fois, c'est une question de juste équilibre.

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