Olivia Blanc agence Catch On

Article / 5 min. de lecture - mise en ligne le 23/01/2024

Agence Catch On : « Faire converger la stratégie et la création »

Pour comprendre la communication de demain, ses tendances et ses enjeux L’ADN DATA donne la parole à ceux qui la font. Interview d'Olivia Blanc, CEO de Catch On.

La société et les pratiques évoluent, les consommateurs et leurs attentes aussi transformant fondamentalement les interactions entre les agences et les annonceurs. L'année 2024 ne fera pas exception et sera impactée par de profondes mutations. Ces évolutions ouvrent de nouvelles perspectives pour les agences de marketing et communication. Cette semaine nous avons échangé avec Olivia Blanc, CEO de Catch On.

Olivia Blanc, CEO de Catch On

Pouvez-vous nous présenter Catch On ?

Nous avons créé l’agence en 2007 avec mon associé en nous appuyant sur la complémentarité de nos parcours à la fois dans le journalisme, la télévision, la radio et l’événementiel. Nous nous définissons comme une tribu d’experts, spécialisée en stratégie de marques et en créations d’expériences.

Dans un marché hautement concurrentiel, quels sont vos atouts pour vous différencier de vos concurrents ?

Nos atouts reposent sur notre vision et notre manière de concevoir les événements et les films de nos clients. Ce sont des formats qui s’intègrent de plus en plus dans les stratégies de sens et de lien. Ils doivent à la fois porter les messages de nos clients, leur singularité mais aussi les valeurs et les engagements de l’entreprise. Tous ces paramètres rendent la conception de ces formats plus complexe d’autant qu’elle doit aussi souvent être pensée pour une exploitation multicanale. Un événement se relaie souvent sur les réseaux sociaux et la création de contenus digitaux va souvent de pair avec la création d’expériences. En tant qu’agence, nous devons avoir cette capacité à jongler avec les formats et à façonner conjointement une stratégie éditoriale, narrative et créative pour rendre le message audible et surtout qu’il soit intégré durablement par les publics visés.

L’autre spécificité de Catch On est son organisation. Avec notre tribu d'experts issus de l'image, des mots et de la production, Catch On rassemble les compétences éditoriales, créatives et techniques, pour répondre sur-mesure à chaque projet. Nous nous accordons la liberté de les sélectionner en fonction de la nature du projet, ce qui créé une émulsion créative et opérationnelle hyper dynamique en apportant à chaque fois une synergie différente et un service que nos clients apprécient.

La « tribu catch on » est-elle intégrée à l’agence ou s’agit-il d’un pool de freelances ?

Cela fait plus de 25 ans que nous sommes dans ce métier, ce qui nous permet de bénéficier d’un solide réseau d’experts. Certains membres de la tribu sont à nos côtés depuis le début mais on ne s’appuie pas uniquement sur ces profils. Il est essentiel d’intégrer des jeunes talents pour mixer les compétences intergénérationnelles. On associe tout ce petit monde de manière affinée, pour apporter au client la cellule de conception et de production la mieux adaptée pour mener le projet jusqu’au bout avec l’état d’esprit qui nous caractérise.

Agence ultra-généraliste ou spécialisée vous avez choisi votre camp. Comment s'est imposé ce choix ?

Nous sommes une agence spécialisée qui évolue avec les besoins de nos clients. Ensemble, nous avons ouvert de nouvelles voies dans tous les aspects de notre métier avec la création de formats événementiels et audiovisuels originaux, plus immersifs, plus responsables, plus adaptés à la mobilité.

Entre 2007 et aujourd’hui la place de la vidéo a évolué et c’est aujourd’hui l’un des formats privilégiés. Comment vous êtes-vous adaptés ?

Au moment du Covid les entreprises ont dû apprivoiser le format audiovisuel au sens large du terme : réunions en visio, événements digitaux en live ou en streaming etc… A cette période, nous avons eu une carte à jouer ! Nos clients ont pu très rapidement, s’appuyer sur notre savoir-faire en production TV. Nous les avons accompagnés pour produire des formats événementiels digitaux, écrits et conçus comme des émissions TV, avec des duplex live, des reportages, des plateaux avec invités, traités comme nous le faisons lorsque nous produisons des magazines pour la télévision. Depuis cette période la vidéo a aussi explosé sur les réseaux sociaux et les marques se sont accaparées ce format pour communiquer.

Depuis le covid la nature même des vidéos a évolué. Le format « authentique » est à la mode. Comment est-ce que ça vous impacte ?

Début 2023, les projections annonçaient que 82% du trafic internet mondial seraient de la vidéo et les marques l’ont bien compris. Les entreprises ont besoin de faire rayonner leur authenticité, leurs engagements, le sens du métier, l’importance du collectif. C’est pour nous une matière riche à la création de contenus sous différents formats qu’ils soient audiovisuels mais aussi audios. Des formats divertissants qui correspondent à l’époque et à la mobilité qui impliquent une écriture spécifique adaptée aux canaux de diffusion et à leurs audiences.

On entend souvent dire que les agences sont des créatifs qui n’ont pas la fibre commerciale ? Que pensez-vous de cette opposition entre créatifs et sales ?

C’est essentiel d’être créatif mais le développement commercial est le nerf de la guerre. Les prospects sont hyper sollicités et disposent de peu de temps. L’enjeux pour nous est de mettre en évidence nos spécificités, dans un univers très concurrentiel. Heureusement toutes les agences ne sont pas façonnées dans le même moule !
Ce qui prend le plus de temps, c’est de se faire connaître et d’établir le premier contact actif.

Le contexte économique a amené de nombreux annonceurs à réduire leurs budgets communication. Quelles tendances observez-vous parmi vos clients et quels sont vos défis pour soutenir la croissance de votre agence en 2024 ?

La tendance actuelle des entreprises est de vouloir communiquer sur tous les sujets à la fois avec des stratégies évolutives au fil de l’actualité. On a désormais des entreprises qui mettent en place des stratégies à 6 mois là où elles se projetaient avant à 1 ou 2 ans. Il faut donc s’adapter à ces stratégies de plus en plus courtes. De fait, cela nécessite une réflexion éditoriale assez fine pour maximiser la lisibilité et l’impact.
Notre métier, n’est plus seulement d’imaginer de beaux concepts événementiels ou audiovisuels mais de prendre en considération tous ces paramètres pour en maximiser l’impact (l’engagement, l’image de marque, l’incarnation des valeurs…). La pression budgétaire est perceptible et nous l’observons, les entreprises sont vigilantes dans leurs investissements qui doivent être à la hauteur du ROI espéré. Ce sont autant d’éléments à prendre en considération dans le marché actuel.

Quand on parle de tendances on ne peut pas passer à côté des nouvelles technologies qui arrivent sur le marché et qui impactent nos métiers. Je pense que l’IA va bouleverser à la fois les outils de créations et de production mais probablement aussi les formats de communication. Elle impacte déjà la création d’où l’importance pour une agence comme la nôtre de rester attentif à ces évolutions au quotidien.
Autre tendance, la 3D. Elle permet de créer des univers très créatifs, réalistes et immersifs. Nous avons intégré des moyens pour élargir notre offre créative et répondre à cette tendance de fond.

Si élargir le portefeuille client est un enjeu, comment ciblez-vous efficacement vos prospects en vous assurant de la cohérence de votre offre avec les besoins des annonceurs ?

Nous avons la fierté de travailler avec de belles entreprises et d’avoir un bon taux de fidélisation de nos clients. Mais comme toute entreprise nous avons besoin de newbiz pour nous développer.
Pour élargir notre portefeuille client nous mettons l’accent sur des entreprises ou des marques avec lesquelles nous pensons avoir des synergies à la fois en termes de perception, d’approches ou d’expériences sur des sujets ou des compétences spécifiques.
Selon l’organisation interne des entreprises, nous activons différents outils de prospections. Il faut occuper le terrain mais quoi qu’il en soit, cela demande de la persévérance et d’aimer les challenges !

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