Pauline Butor

Article / 6 min. de lecture - mise en ligne le 13/09/2023

Pauline Butor, prend la direction de l'agence Media.Monks Paris. Interview

Pauline Butor, numéro 2 de Youtube France, prendra la tête de l'Agence Media.Monks Paris à compter du 02 octobre 2023. Un mouvement rare dans le secteur. Interview.

Sir Martin Sorrell qui dirige le Groupe international MediaMonks ainsi que Wale Gbadamosi-Oyekanmi fondateur de l'Agence parisienne, ont choisi Pauline Butor pour prendre la tête de l'Agence Media Monks Paris (120 collaborateurs). Dotée de 20 années d'expérience dans l'univers du numérique, du marketing et la communication, elle s'illustre par un leadership empathique. Elle embarque ses équipes comme ses clients dans des campagnes audacieuses et impactantes. À l'occasion de sa prise de poste, elle revient sur ses motivations à rejoindre Media.Monks, l'agence du « Now ».

Pourquoi avoir choisi Media Monks ?

Rôle sociétal des marques, demande d’excellence, expérience consommateurs, recherche de performance et d’optimisation des coûts… En permacrise, le monde de la publicité, évolue et les choses s’accélèrent. Industrie de la communication, marques et annonceurs sont à un moment charnière. Je rejoins Média Monks, un groupe international fondé par Sir Martin Sorel, figure emblématique du monde de la communication et du marketing, car c’est une structure qui a tous les ingrédients pour répondre aux défis du moment et pour aider les marques à y répondre. Au centre de son modèle, une approche 100 % digitale, qui mêle production de contenus créatifs au consulting data / analytics / média. Une organisation unique au service de clients internationaux (Netflix, Google, L’Oreal…), régionaux (BMW…) et locaux (France Télévision, Arte..). Un groupe digital first, structuré autour de valeurs fortes et ancrés dans les besoins du moment. C’est le groupe le plus primé mondialement aux WFA (World Federation of Advertisers) qui récompense l’innovation digitale. Ce nouveau poste est donc à la fois une opportunité et un challenge.

Qu’est-ce qui vous a convaincu de changer de poste ? Quelle sera votre patte ?

Le business model de Média Monks et son positionnement pour répondre aux défis du moment mais aussi un coup de cœur pour les personnes que j’ai rencontré, qui porte le projet et qui sont à mon sens des visionnaires. C’est aussi le bon timing à un niveau personnel. J’ai presque 44 ans, 3 enfants qui sont tous scolarisés et j’ai un regain d’énergie qui me permet de relever un nouveau défi. J’ai envie de mettre cette énergie et mes 20 ans d’expérience au service des marques à un moment charnière et complexe. Je pense que la création, alliée à la technologie permettent de changer les choses et d’avoir de l’impact. Quand j’ai quitté le lycée j’avais 3 grandes « rêves professionnels » : planneur stratégique, directrice de la communication ou réalisatrice de documentaire. Chez Media Monks j’ai une chance de faire d’une pierre 3 coups. Ce qui me plaît c’est de pouvoir être aux premières loges pour regarder et analyser l’évolution des comportements des consommateurs, de la société et du paysage des médias. On dit souvent que ce qui me caractérise c’est un leadership empathique et optimiste et c’est ce que j’ai envie d’insuffler. Il faut trouver un juste milieu entre la responsabilité qui nous incombe et une forme de légèreté dans cette période de complexité et de crise. À la tête de Media.Monks Paris j'ai pour ambition d’aller plus loin dans l’intégration de groupe pour donner un nouvel élan à l’agence en faisant les choses un peu à ma façon, avec audace et résilience.

Média.Monks est un groupe digital first. Quelle est la place de l'Intelligence Artifcielle au sein de l'agence ?

L’IA est une révolution fondamentale qui va impacter tous les métiers et pas uniquement ceux de la création, du marketing et de la communication… C’est un changement profond et passionnant qui pose de nombreuses questions de responsabilités. C’est aussi ce qui m'a motivé à rejoindre Média Monks. Le groupe a un pôle de recherche dédié. C’est un groupe précurseur sur les sujets d’IA, qui travaille sur le sujet depuis 7 ans (outils, solutions, formation clients...). L’IA permet de proposer une excellence : création, personnalisation, pertinence, réactivité...Mais si elle va permettre de constituer des équipes « augmentées », elle impose aussi une grande responsabilité.

Marques, annonceurs et plus largement le monde de la communication sont régulièrement accusés de greenwashing, d'incitation à la sur-consommation... Responsabilité et communication sont-elles compatibles ?

On ne peut que répondre humblement à cette question. Au sein de l’agence, un groupe de travail réfléchi aux façons de réduire les émissions carbone aussi bien au niveau de la production qu’autour de la RSE d’entreprise (bureaux, déplacement...). Sur le sujet de la croissance durable il faut aider et accompagner les marques à avoir un impact positif aussi bien sur des questions RSE au sens large, que sur des problématiques environnementales et de diversité. Pour cela il faut tendre vers un modèle de croissance économique durable qui passe par des business model plus vertueux. Pour une agence ça passe aussi passer par des choix de clients et un rôle de conseil stratégique.

Quiet quitting, grande démission, recherche de sens ... Le rôle des managers est important. Ça ne vous met pas un peu la pression ?

C’est peut-être l’avantage de vieillir, on sait ce qui nous anime. On a plus de rides, mais on a aussi davantage confiance en soi. Je me sens plus forte aussi. Le plus important c’est d’essayer de donner du sens et de l’autonomie. Donner un cadre et une vision mais aussi de la liberté. Se faire confiance pour que chacun puisse donner le meilleur de lui-même. 

Le secteur de la tech peine à se féminiser. Vous avez co-dirigé Women@Google. Selon vous qu’est-ce qui bloque ?

Ça me désespère de vous répondre ça mais il n’y a malheureusement pas beaucoup de progrès. J’ai longtemps pensé que les choses allaient évoluer d’elle-même. En progressant dans ma carrière, en devant mère, je me rends compte que c’est plus compliqué que cela. Une étude récente pointait que la penurie de talents, au niveau européen, dans le secteur de la tech. Si en plus on se prive d’une partie de la population non seulement on avance pas mais on recule. Les chiffres sont alarmants : le pourcentage de femme dans la tech est inférieur à 20 %. Sur les métiers d’ingénierie et de tech « pure » faute de « rôle modèle » on rencontre des problèmes à l’embauche de femmes diplomées. Il y a un vrai enjeu à pousser ces « rôles modèle », à parler des métiers de la tech auprès des jeunes filles pour créer des vocations. La faible représentation des femmes crée aussi des problèmes de rétention dans les entreprises. Au sein des équipes, majoritairement masculines, les femmes se sentent isolées et ne s’épanouissent pas. Dans les métiers support on est aussi confronté à des problématiques de plafond de verre. Il faut encore beaucoup s’investir, parce que c’est un secteur en croissance, qui dessine le monde demain. Les femmes ne doivent pas être absentes de cette construction. Média Monks la volonté est que les équipes de chaque pays ou le groupe est implanté soient représentative des populations locales et qu’elles fassent des publicités qui représentent les sociétés. Le groupe a également été l’un des premiers à avoir mis en place un congé menstruel. 


Bio de Pauline Butor

Directrice de la publicité pour YouTube au sein de Google France depuis 5 ans & Membre du Comex, elle souhaite avec ce nouveau poste avoir un impact plus fort. « A l'heure où les marques endossent de plus en plus de responsabilités, il est essentiel de cultiver leur impact de façon positive. Avec un spectre désormais beaucoup plus large et de nombreux talents, je me réjouis de pouvoir combiner tous les outils et leviers de l'influence média à la recherche de l'excellence. Notamment avec l'intelligence artificielle. »

Précédemment, en charge du secteur luxe et beauté chez Google, elle a eu l'occasion de travailler pour Nike, Coca, P&G, L’Oréal, Chanel, Hermès, Esthée Lauder et tant d'autres. Avant de rejoindre Google en 2008, Pauline travaillait au département étude de France Télévisions Publicité en tant que Chef de projet. Elle a également co-dirigé Women@Google, afin de développer la diversité dans la Tech et compte poursuivre cet objectif à la tête Media.Monks Paris qui prône la diversité des talents.

Media.Monks Paris

Créée en 2011 par Wale Gbadamosi-Oyekanmi, l’agence Dare.Win est devenue en Septembre 2020 Media.Monks Paris suite à la fusion avec le Groupe international Media.Monks (S4 Capital) de Sir Martin Sorrell. À l'intersection de la création de la data, du contenu et de la technologie, l’agence créative réinvente le marketing de ses clients et les accompagne dans leur transformation digitale, grâce à une offre intégrée. Avec près de 120 talents de tout horizon, Media.Monks Paris compte dans son portefeuille de clients des marques prestigieuses et innovantes : Netflix, Google, L’Oréal, ARTE, BMW/MINI, France Télévisions, Disney, Nike, Bacardi, la Française des Jeux…

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