Enveloppe et trombone

Article / 4 min. de lecture - mise en ligne le 25/07/2023

Quel est l’impact du poids des mails ?

Selon le site www.hellocarbo.com on estime à 1,4 milliard le nombre d’emails envoyés chaque jour par les Français. Si ce canal est largement plébiscité pour les échanges, il n’est pourtant pas sans impact sur le plan environnemental. On fait le point avec Nasser Madaran, fondateur de LEKER, outil de création et de diffusion de contenus destinés aux professionnels du marketing et de la communication.

Comment réduire son impact environnemental et rendre la communication plus responsable ?

C’est la question centrale autour de laquelle j’ai travaillé en élaborant LEKER. Mes recherches m’ont permis de lister quelques bonnes pratiques :

  • Limiter le nombre de mails envoyés : Avant d'envoyer un mail, réfléchir si une autre forme de communication ne serait pas plus appropriée ?
  • Un appel, une conversation en personne ou l'utilisation de plateformes de collaboration en ligne.
  • Supprimer les mails inutiles : Faire régulièrement le tri dans sa boîte mail pour supprimer les messages non pertinents ou obsolètes. Cela permet de réduire la quantité de données stockées et d'économiser de l'espace sur les serveurs.
  • Éviter les pièces jointes volumineuses : Au lieu de joindre directement des fichiers volumineux à un mail, il est préférable d’utiliser des services de stockage en ligne ou de partage de fichiers pour envoyer des liens de téléchargement. Cela permet de réduire drastiquement la taille des mails.
  • Utiliser des formats de fichiers optimisés : Privilégier l'utilisation de formats de fichiers légers en JPEG pour les images par ex, ou PDF pour les documents, plutôt que des formats spécifiques et plus lourds.
  • Sensibiliser et éduquer : Informer les utilisateurs sur l'impact environnemental des mails et les encourager à adopter des pratiques responsables. Les formations et les campagnes de sensibilisation peuvent aider à promouvoir des comportements respectueux de l'environnement. Il est certain que les acteurs du marché ont un rôle à jouer également. Nous avons d’ailleurs intégré cet aspect dans la stratégie de développement de la plateforme LEKER, pour informer à chaque étape nos utilisateurs sur les bonnes pratiques à respecter.

Quel est l'avenir de la communication par mail ?

Il est évident que la communication par mail continuera à jouer un rôle important dans les échanges professionnels et personnels. En revanche, il est également clair que ce système tend à évoluer. L’émergence des plateformes de collaboration en ligne et des outils de messagerie instantanée joueront également un rôle important à mon sens. La communication par mail pourrait être complétée ou remplacée par d'autres formes de communication plus rapides et interactives. La fonctionnalité « newsroom » proposée par LEKER a été pensée comme une porte d’entrée sur l’ensemble des contenus produits par les entreprises. L’idée étant de laisser un accès libre et simplifié aux documents pour permettre aux personnes désireuses d’en savoir plus de venir elles-mêmes à la source retrouver en quelques clics les informations qualifiées et fiables dont elles auraient besoin, plutôt que de multiplier les échanges d’emails et de pièces jointes quand il faut retrouver un document. Je suis également persuadé que le public est de plus en plus sensible aux enjeux concernant l'impact environnemental des mails, ce qui devrait, je l’espère, inciter les utilisateurs et les entreprises à adopter des pratiques plus responsables, comme la réduction des mails inutiles et l'utilisation de solutions alternatives à faible empreinte carbone.

Pour quelle raison le domaine évolue-t-il si lentement ?

Le mail est un outil de communication largement utilisé depuis des décennies, et les habitudes ont du mal à évoluer rapidement. Les utilisateurs sont souvent attachés à leurs méthodes de communication existantes et ont du mal à sortir de leur zone de confort. Les entreprises et les individus peuvent rencontrer des résistances au changement lorsqu'il s'agit d'adopter de nouvelles technologies ou de modifier leurs pratiques de communication. Les investissements déjà réalisés dans les infrastructures et les systèmes de messagerie sont aussi un frein à une transition rapide vers des alternatives. Ces postes de dépenses ne sont pas encore prioritaires malheureusement. Aussi, la communication par mail implique un écosystème complexe de serveurs, de protocoles et de normes. Il est important de citer toute la partie technique sur le software; un code pas à jour, avec des stacks techniques lourdes qui empêchent une avancée plus sereine. Il me semble important que les évolutions technologiques prennent en compte cette complexité et soient compatibles avec les infrastructures existantes, sinon cela ralentira encore le rythme de l'innovation.

Des entreprises sont-elles spécialisées dans le secteur afin de réduire notre impact ?

Certaines entreprises se spécialisent dans la réduction de l'impact environnemental de la communication par mail. Elles développent par exemple des solutions et des services qui visent à optimiser les processus de gestion des mails, à réduire la consommation d'énergie et à favoriser des pratiques plus durables. D’autres proposent par exemple des services de filtrage et de suppression des spams : elles développent des technologies de détection des spams avancées pour réduire le volume de mails indésirables et diminuer la charge des serveurs. On a également quasiment tous déjà utilisé des outils de compression des données qui permettent de réduire la taille des mails et de diminuer la consommation de bande passante. En collaborant avec ces entreprises spécialisées, les utilisateurs et les organisations peuvent bénéficier de leur expertise pour réduire l'impact environnemental de leurs activités de communication par mail. Enfin, il est important de citer des solutions de mesure, comme Websitecarbon, qui permet d’obtenir l’empreinte carbone des sites des pages web. Chez LEKER, nous faisons le maximum pour réduire la taille des contenus publiés, avec une roadmap axée sur la réduction des émissions CO2.

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