Personnes assises en attente d'un entretien

Article / 4 min. de lecture - mise en ligne le 02/03/2022

Figaro Recruteur : les perspectives des décideurs RH pour 2022

Figaro Recruteur a interrogé les décideurs RH : leurs priorités ont-elles changé par rapport à 2021 ? Sont-ils bien armés pour recruter et fidéliser les talents ? Quels sont leurs grands défis pour 2022 ? Coup de projecteur sur les tendances phares de cette nouvelle édition.

Record de croissance en 2021, décrue de la cinquième vague de la Covid-19, allègement des mesures sanitaires… : après deux ans de pandémie, l’horizon semble s’éclaircir petit à petit. C’est dans ce contexte de sortie de crise que Figaro Recruteur (service dédié aux professionnels RH), en partenariat avec l’Ifop, a interrogé pour la deuxième année consécutive les décideurs RH sur leur état d’esprit et leurs perspectives.

Un niveau d’optimisme élevé

83 % des décideurs RH se révèlent « optimistes » concernant la situation de leur entreprise. Si ce score subit une légère baisse par rapport à mars 2021 (-2 points), leur degré d’enthousiasme lié au contexte économique français enregistre une très belle progression (67 % ; +21 points). On note également qu’ils sont plus nombreux cette année à constater une amélioration de l’activité globale de leur entreprise (33 %, +17 points) et de l’engagement de leurs collaborateurs (19 %, +7 points). Du point de vue du recrutement en revanche, 30 % estiment que la situation s’est détériorée (+8 points vs 2021).

Dans le détail, le sentiment d’amélioration de l’activité globale est surtout ressenti en Ile-de-France (43% vs. 30% en province). À l’inverse, les entreprises de services ou de plus de 100 salariés sont un peu moins nombreuses à constater un renforcement de l’engagement de leurs collaborateurs.

Des décideurs qui veulent fidéliser et recruter… mais le peuvent-ils vraiment ?

Illustrations de leur optimisme, 28% des décideurs RH prévoient d’augmenter leurs effectifs en 2022 (+9 points), en particulier dans les structures de plus de 100 salariés (42 %), et le secteur des services (35%). À l’inverse, 5 % seulement ont l’intention de réduire leurs équipes, tandis que 67 % ambitionnent de rester à effectif constant.

Ils sont cependant plus réservés sur différents aspects du recrutement par rapport à l’année dernière. Si 81 % croient en leur capacité à fidéliser leurs salariés, ils se révèlent toutefois plus lucides sur leurs difficultés potentielles à attirer des candidats : 64 % du panel se montrent « confiants » sur ce point contre 74 % en mars dernier (-10 points). De la même manière, la confiance en leur aptitude à trouver les profils recherchés devient minoritaire, passant de 65 % en 2021 à 47 % aujourd’hui (-18 points).

Interrogés également sur la rémunération de leurs collaborateurs, près de 4 décideurs sur 10 ne comptent pas augmenter les salaires cette année. Pour les 61 % qui le prévoient, l’enveloppe d’augmentation est de 1,4 % en moyenne ; une prévision qui ne rattrape pas l’inflation. Malgré les bonnes intentions, ces dernières tendances peuvent donc interroger sur leur véritable capacité à retenir les meilleurs collaborateurs dans un contexte de sortie de crise sanitaire.

Travail à distance : un statu quo qui perdure

À l’instar de l’année dernière, une majorité du panel (53 %) déclare que leur entreprise n’a pas fait évoluer la politique de télétravail depuis mars 2020 et n’a toujours pas d’accord spécifique sur le sujet (hors périodes de confinement obligatoire).

Dans cette lignée, 1 décideur RH sur 2 signale qu’aucun dispositif de télétravail n’a été appliqué pour leurs salariés, indiquant que « cela varie ». À l’inverse, 39 % affirment que leurs collaborateurs éligibles ont été mis en télétravail 2 jours par semaine ou plus. Ainsi, la moyenne des jours télétravaillés dans les entreprises qui ont mis en place une politique dédiée est de 2,3 jours par semaine.

On note par ailleurs le maintien d’un clivage Ile-de-France vs province dans la formalisation du travail à distance, les sociétés franciliennes étant plus enclines à développer une politique ad hoc (67 %) et à accorder une durée hebdomadaire plus longue de télétravail : 2,7 jours contre 2,1 jours en province.

Challenge RH 2022 : cap sur les nouvelles formes de recrutement et la formation des salariés

En 2021, la priorité était centrée autour du bien-être des collaborateurs et de la sécurité sanitaire dans un contexte accru de pandémie. Cette année, les nouveaux enjeux évoqués témoignent davantage d’une volonté de fidéliser et d’attirer de nouveaux talents, dans la perspective d’une sortie de crise.

Si la sauvegarde de l’emploi (21 %, +1 point) et le maintien de la culture d’entreprise et de l’engagement des collaborateurs (16%, stable) restent prioritaires, le développement de nouvelles formes de recrutement apparaît comme le 3ème challenge RH 2022 (11 %, +9 points), suivi de la formation des collaborateurs et de la revalorisation du sens de l’activité de l’entreprise, qui enregistrent également une progression (respectivement 10 % et 9 %, +4 points). Ces tendances semblent répondre en partie aux doutes des décideurs RH quant à leurs capacités à trouver les profils recherchés et à attirer les candidats.

Les décideurs RH sont dans les starting-blocks pour préparer la sortie de crise - les prévisions de recrutement repartent à la hausse - et ils semblent avoir davantage conscience des attentes des candidats et des collaborateurs (meilleure rémunération, formation, sens, …). La question qui se pose maintenant est la suivante : seront-ils en capacité d’y répondre dès 2022 ? Les tendances observées en termes d’augmentation de salaires peuvent laisser planer le doute, tout comme l’absence d’une véritable politique de télétravail dans une majorité d’entreprise, un atout pourtant non négligeable pour de nombreux candidats.

Carole Ferté, Directrice des études chez Figaro Recruteur.

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