Fusée

Article / 3 min. de lecture - mise en ligne le 28/09/2023

Baromètre sur la performance économique et sociale des startups

Baromètre FD x EY 2023 sur la performance économique et sociale des startups. Malgré les crises, les startups s’adaptent et continuent de se développer.

France Digitale, la plus grande association de startups et investisseurs en Europe, et le cabinet EY publient leur édition 2023 du baromètre sur la performance économique et sociale des startups, réalisé en interrogeant plus de 500 startups françaises à l’été 2023.

Des startups françaises résilientes face aux crises

Malgré un contexte économique international tendu, les 13 000 startups que compte la France continuent de croître avec un chiffre d’affaires à +32 % entre 2021 et 2022 porté par un marché domestique solide et un développement international qui ne faiblit pas. C’est 10 points de plus que sur la période précédente au cours de laquelle le CA moyen avait déjà connu une croissance de 23 %.

Au cours des douze derniers mois, ce sont les startups qui ont cherché à clôturer une série A qui ont rencontré le plus de difficultés à trouver des investisseurs. Ce n’est pas étonnant : ce stade d’investissement est le plus risqué. Bien que les VCs aient encore des capacités d’investissement ( « dry powder »), ils accordent une attention plus importante aux capacités de mise sur le marché des solutions innovantes dans lesquelles ils investissent. Pour les startups plus matures (série D et +), les levées de fonds sont un peu moins difficiles, et les solutions alternatives (dette bancaire, autofinancement…) sont plus facilement envisageables. Encore faut-il qu’il y ait suffisamment d’investisseurs en capacité de s’engager. C’est pourquoi nous appelons au déploiement rapide de Tibi 2 et de Scale-Up Europe.

Maya Noël, directrice générale de France Digitale.

Pour 60 % des startups, ces performances sont notamment tirées par les grands groupes qui représentent plus de la moitié de leurs commandes.

Les startups rencontrent davantage de difficultés à lever des fonds

En 2022, si les startups françaises ont réussi à maintenir un haut niveau de levées de fonds (13,6 milliards d’euros soit +15 % vs 2021), l’année 2023 rend les opérations plus complexes. Avec seulement 4,2 milliards d’euros au S1 2023 (-49 % vs S1 2022), les startups rencontrent davantage de difficultés à lever des fonds en particulier pour les séries A. Ainsi, la moitié des startups qui ont réussi à lever des fonds disent avoir rencontré des difficultés à convaincre leurs investisseurs, et ont envisagé des solutions alternatives (dette bancaire, autofinancement). À noter enfin que 7% des startups ont abandonné le projet de levée.

Pour autant et en réponse à ce contexte, les startups font preuve d’agilité et adaptent leur stratégie. 90% d’entre elles disent avoir adapté leur stratégie au contexte économique mondial plus complexe, la priorité étant donnée à l’accélération de leur développement pour atteindre la rentabilité. Le baromètre 2023 souligne par ailleurs que 30% des startups sont déjà rentables et 55 % envisagent de l’être d’ici 3 ans. Cette recherche de rentabilité a des impacts limités sur les projections de réduction d’effectifs en startups : 92 % des startups entendent mener un plan de recrutement alors que 8% des startups envisagent des licenciements dans les 12 prochains mois. À la même période l’an dernier, 98% des startups déclaraient envisager des recrutements. Pour autant, et preuve que l’écosystème pèse davantage chaque année, les startups représentent près de 1,1 million d’emplois internes, directs et indirects selon une étude de France Digitale et Actual Group (juin 2023). Autre évolution notable pour les startups, le pivot vers davantage de conscience et d’amélioration de leur impact. Ainsi le baromètre souligne pour la première fois qu’un tiers des startups ont déjà mesuré leur impact social ou environnemental. Deux tiers des startups qui l’ont fait estiment que c’est un atout pour lever des fonds, voire que c’est même indispensable pour 10 % d’entre elles.

La French Tech s’est mis en ordre de marche depuis plus d’un an afin de pouvoir naviguer dans cette période de raréfaction des financements. Cela a permis d’accélérer sa transformation et d’intégrer la profitabilité comme un cap incontournable. Ce changement de paradigme ne doit toutefois pas conduire les startups à renoncer à leurs ambitions car l’histoire nous a démontré que c’est aussi en période de crise que naissent les plus belles opportunités.

Franck Sebag, associé EY en charge du secteur Fast Growing Companies Europe, Middle East, India& Africa (EMEIA)

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