Article / 5 min. de lecture - mise en ligne le 12/12/2022
Eppur lève 1,2 million d’euros
Eppur lève 1,2 million d’euros pour financer le lancement de son premier produit et améliorer le quotidien des utilisateurs de fauteuils roulants.
Il paraît impensable d’imaginer freiner son vélo en saisissant la roue avant à mains nues et pourtant c’est le quotidien de 65 millions d’utilisateurs de fauteuils roulants manuels à travers le monde, 370 000 en France.
À chaque freinage, à chaque virage, les mains sont chauffées, parfois brûlées, les bras et les épaules fortement sollicités, voire traumatisés. 35 % des paraplégiques souffrent de troubles musculo-squelettiques de l’épaule après 6 mois d’utilisation d’un fauteuil roulant. En 2020, la startup lilloise EPPUR a inventé le freinage en fauteuil roulant : Dreeft. Pourquoi continuer à dépenser de l'énergie pour ralentir alors qu’on peut la consacrer à avancer ?
Après plusieurs années de R&D et de conception, Eppur entre dans une nouvelle phase clé de son développement : le lancement commercial de son premier produit. Nous avons su, en quelques mois seulement, obtenir la confiance de nos premiers clients particuliers, mais aussi professionnels, nous permettant d’être distribués dans près de 100 points de ventes en France, dès le début de l’année 2023. Nous avons aussi été portés par les conseils et la validation des professionnels de santé de 20 centres de rééducation dans lesquels nous avons présenté notre produit. Avec toute l’équipe d’Eppur, et accompagnés de nos partenaires et investisseurs, nous sommes donc très fiers de continuer sur cette lancée et d’amener notre innovation sur le marché français dans les prochaines semaines, puis plus largement en Europe dans les prochaines années ! Et ce n’est que le début, nous avons déjà en tête de nouveaux produits, notre ambition est de concevoir une gamme complète et de faire d’Eppur une marque incontournable de mobilité au service des personnes en situation de handicap.
Colin Gallois, CEO de Eppur.
Une première levée de fonds en seed pour accélérer son développement
Deux ans après sa création par Colin GALLOIS (CEO) et Lancelot DURAND (CTO), la start-up Eppur réunit 1,2 million d’euros pour sa première levée de fonds d’amorçage. Elle a pu compter sur le soutien d’investisseurs variés comme l’association Santélys, le fonds d’investissement IRD Invest, le réseau de business angels Angels Santé ou encore le business angel et entrepreneur Antoine Proye.
Une très belle opportunité de soutenir un projet innovant et unique, protégé par un brevet, attendu par les utilisateurs de fauteuils roulants et porté par une équipe qui nous a impressionné par son expertise, son engagement et sa capacité à appréhender le marché !
Valérie Vocanson, business angel du réseau Angels Santé.
Une nouvelle étape clé qui permettra à la start-up, soutenue par Bpifrance - la Banque Publique d’Investissement - de :
- Financer la montée en puissance de son appareil de production : plus de 80 produits sont déjà intégralement précommandés par ses premiers clients ;
- Renforcer son équipe notamment sur le volet commercial ;
- Lancer une étude clinique en vue de déposer une demande de remboursement de son produit par la sécurité sociale, à l’horizon 2025 ;
- Continuer à investir dans la Recherche & Développement afin de perfectionner son premier produit (minimiser son poids, maximiser sa compatibilité avec les différents modèles de fauteuils roulants, …) mais aussi d’en développer de nouveaux !
Cette levée de fonds va nous permettre de continuer à porter un projet industriel dont nous sommes très fiers. Eppur est née du transfert d’une technologie présente sur les vélos depuis près d’un siècle et que nous avons réinventé pour permettre aux utilisateurs de fauteuils roulants de bénéficier eux aussi de freins. A l’heure où les produits “high-tech” ont le vent en poupe, c’est une fierté pour toute l’équipe d’amener une forte innovation d’usage grâce à une technologie 100% mécanique. Nous avons fait le choix d'intégrer sa conception, ce qui nous permet de maîtriser la qualité du produit, et de sécuriser sa propriété intellectuelle. Surtout, cela nous permet de travailler main dans la main avec des partenaires français pour sa fabrication. En effet, les 14 pièces du moyeu, le coeur de notre technologie, sont usinées et assemblées à Bordeaux chez un premier partenaire, puis assemblées à Lille à quelques mètres de notre bureau, au sein de l’usine de vélo de Decathlon. On sort donc ce premier produit “made in France” et nous sommes ravis de collaborer avec des partenaires locaux pour développer notre start-up industrielle. Dans le futur, nous souhaitons continuer de co-concevoir avec les utilisateurs, des solutions simples et efficaces au service de l'autonomie des personnes en situation de handicap.
Lancelot Durant, CTO de Eppur.
Le Groupe Santélys, impliqué depuis de nombreuses années dans les solutions de mobilité à destination des personnes en situation de handicap, a rapidement été convaincu du caractère innovant et de l’utilité de la solution Dreeft développée par Eppur. Dreeft va améliorer de façon significative le quotidien de ses futurs utilisateurs. En tant qu’acteur de santé très attaché à la qualité de vie des personnes, notamment en situation de handicap, c’est tout naturellement que Santélys a souhaité soutenir Eppur et accompagner son développement.
Maryse Vanneste, directrice projets de développement et d’innovation chez Santélys.
Qu’est-ce que Dreeft ?
Pour améliorer la mobilité et l'autonomie des utilisateurs de fauteuils roulants, Eppur a conçu Dreeft : une paire de roues adaptable aux fauteuils roulants manuels. Inspirées des moyeux à “rétropédalage” présents sur les vélos hollandais, ces roues intègrent en leur centre un système de freinage qui s’actionne en tirant légèrement la main courante vers l’arrière.
Depuis plus de 30 ans au service des créateurs des Hauts-de-France, la société Nord Création a souhaité accompagner la société EPPUR, parce qu’elle va, comme d’autres start-up, changer le monde, en réinventant la roue (de fauteuil roulant). En effet, comme beaucoup, je me suis rendu compte, avec ce projet, qu’il n’existait pas de système de freinage pour fauteuil roulant manuel ! Je suis donc persuadé que les roues DREEFT, premier système de freinage pour fauteuil roulant manuel, vont faire des kilomètres ! Et, last but not least, ce beau projet, plein de sens, est porté par deux jeunes ingénieurs réunissant un triptyque que nous recherchons : ambition, humilité et ténacité.
Hervé Vanderhaegen, directeur d’investissement de IRD Invest.
Ce système permet à n’importe qui, quel que soit son fauteuil, quelle que soit sa pathologie ou son âge, de ralentir et de s’arrêter sans aucun frottement dans la main et avec 5 fois moins d’efforts.
Je suis témoin des problématiques vécues par les utilisateurs de fauteuils roulants depuis de nombreuses années, étant père d’une jeune fille en situation de handicap et utilisatrice de fauteuil roulant. Quand j’ai entendu parler d’Eppur, je me suis instantanément posé cette question : pourquoi n’y ai-je pas pensé avant ?! La question n’étant pas de ressasser le passé mais d’aller de l’avant, j’ai souhaité participer à cette aventure pour permettre de démocratiser cette innovation.
Antoine Proye, Entrepreneur et business angel.