Article / 4 min. de lecture - mise en ligne le 19/07/2022
Quel est l'impact des politiques ESG sur les recrutements et les résultats financiers ?
Que nous disent les salariés des gestes RSE / ESG de leur employeur en 2022 ? Alors que la Gouvernance et le volet Social semblent les toucher, c’est au niveau de l’environnement que les gestes sont attendus ! Explications.
Les performances extra-financières sont devenues de véritables enjeux de recrutement et de fidélisation mais aussi de croissance pour les entreprises. Et, sur ces sujets, l’avis des experts ne domine plus le débat. En effet, c’est la voix des collaborateurs qui compte : elle est aujourd’hui un critère d’engagement incontournable qui construit la réputation de l’entreprise. Mais comment ces salariés évaluent-ils la politique ESG de leur organisation ?
Pour répondre à cette question, ChooseMyCompany a développé WeImpactIndex, un label et classement basé à 100 % sur l’avis des salariés.
Quelles sont les entreprises championnes de l’ESG labellisées WeImpactIndex ?
Quels sont les principaux enseignements de la campagne WeImpactIndex 2022 ?
- En 2022, 63,5 % des salariés se déclarent satisfaits des engagements de leur entreprise en matière d’ESG.
- 55 % des salariés s’affirment satisfaits des engagements environnementaux de leur entreprise et 64,5 % en matière sociale.
- Les jeunes se montrent plus impatients que leurs aînés de voir les engagements et résultats concrets de leur entreprise sur l’environnement : 60 % des moins de 35 ans versus 70 % des plus de 47 ans.
- 66 % des salariés estiment que leur bien-être est au cœur de la stratégie de leur entreprise. Et 52 % pensent qu’elle travaille avec des fournisseurs et des partenaires respectueux de leurs salariés.
- La Gouvernance est la dimension ESG qui permet le plus aux collaborateurs de participer et vivre le projet de leur entreprise, pour 75 % d’entre eux. Ainsi, 70 % des salariés ont-ils une image positive de la gouvernance menée.
- Les externalités, soit l’inclusion et le soutien des populations et associations externes à l’entreprise, représentent le principal sujet sur lequel l’impact des actions se fait attendre. 47 % seulement des collaborateurs pensent leurs produits ou services exercent un impact positif sur l’environnement.
E : L’environnement, le plus gros challenge des entreprises face à des jeunes salariés impatients
55 % des collaborateurs s’affirment satisfaits des actions de leur employeur mais les gestes sont trop éloignés de leur quotidien pour qu’ils se sentent impliqués. En effet, les choix de fournisseurs, des moyens de production et le soutien des associations relèvent souvent de la direction. De plus, les salariés estiment eux-mêmes n’être que 56 % à adopter des attitudes écoresponsables tous les jours !
Les moins de 35 ans sont plus exigeants que leurs aînés, seuls 53 % des salariés de cette tranche d’âge considèrent que leur entreprise place la préservation de l’environnement au cœur de sa stratégie de l’entreprise, contre 58 % en moyenne.
S : Le bien-être des salariés, en interne comme chez les partenaires, est au cœur du débat
Pour 66 % des salariés, leur bien-être est au cœur des préoccupations de la Direction de leur entreprise et 52 % pensent qu’elle travaille avec des fournisseurs et des partenaires respectueux de leurs salariés. De plus, ils perçoivent facilement les efforts de leur employeur en termes de non-discrimination (76 %) et de formation, deux sujets soumis à une réglementation juridique (69 %).
Enfin, les engagements en faveur des publics fragiles ont besoin de plus de visibilité pour les collaborateurs puisque seuls 61 % en sont conscients. À noter que les non-managers (57 %) et les hommes (61 %) y adhèrent moins que la moyenne.
Les engagements sociaux des entreprises sont un facteur d’attractivité et de motivation puissant pour les salariés qui se sentent impliqués dans les pratiques RSE de leur entreprise car ils constatent leurs résultats concrets non seulement dans les performances extra-financières mais aussi dans les résultats financiers de leur organisation. Sans oublier l’impact sur leur propre évolution, leur équilibre émotionnel et les actions qu’ils peuvent identifier et proposer.
Laurent Labbé - Fondateur de ChooseMyCompany
G : La gouvernance met le collaborateur au cœur du projet d’entreprise
70 % des salariés ont une image favorable de la gouvernance dans leur entreprise, dimension de l’ESG qui reçoit les meilleurs scores car elle permet une participation tangible des collaborateurs. La posture des dirigeants, la communication interne et la prise de décisions en sont les manifestations concrètes et immédiates qui traduisent l’esprit démocratique et la voix des parties prenantes de l’organisation. Les initiatives sur la parité (70 %) et l’éthique (73 %) bénéficient d’une forte visibilité et de transparence grâce à la réglementation et le reporting extra-financier courant.
75 % des salariés soutiennent le projet de leur entreprise en 2022 grâce à l’attention portée à la mission et à la raison d’être de leur organisation. Les équipes connaissent mais contribuent également à l’écriture des ambitions et finalités de leur employeur. Ainsi, leur engagement et le sens de leurs actions sont-ils renforcés… surtout dans les PME / TPE, où le score dépasse les 82 % !
Le partage des profits et l’équilibre entre bénéfices financiers affichés et reconnaissance de ceux qui œuvrent au jour le jour, reste une zone d’amélioration pour les entreprises : 65 % des salariés se disent satisfaits des intentions des actionnaires, note qui chute à 59 % dans les entreprises de plus de 1000 collaborateurs. Les équipes attendent une vision long terme et centrée sur la préservation des emplois.
Depuis plus de cinq ans, le réchauffement climatique, la digitalisation et les crises financières ont amené les collaborateurs à s’interroger sur le sens de leur travail. La crise du Covid n’a fait qu’accentuer ce questionnement : comment l’énergie que je dépense au quotidien dans mon poste peut-elle avoir une utilité sociale ou environnementale ? Les équipes veulent faire partie d’un projet qui a une visée positive et c’est à leurs dirigeants d’insuffler le mouvement en employant cette force productive pour avoir un impact positif tant sur l’environnement que sur la société.
Laurent Labbé - Fondateur de ChooseMyCompany