Homme marchant sur un tronc d'arbre
© Jon Flobrant

Article / 3 min. de lecture - mise en ligne le 21/10/2022

« Physio is the new fitness » : peut-on se passer de la e-santé ?

La crise sanitaire a permis une accélération du secteur de la e-santé sans précédent. On fait le point avec Athanase Kollias, PDG de Kinvent, société spécialisée dans les objets connectés pour la rééducation.

À quelles problématiques répond la digitalisation de la santé ?

La e-santé permet :

  • D’améliorer le suivi des pathologies chroniques / la rééducation des patients 
  • D’améliorer la qualité de vie de ces patients
  • De pallier les déserts médicaux / la difficultés d’accès aux soins
  • De proposer une démarche de prévention santé Réduire les coûts pour la sécurité sociale

Le Covid est passé par là... Qu'est-ce que la crise a changé pour les acteurs de la e-santé ?

Une crise ne fait qu’accélérer les tendances. Si on se concentre sur le marché de la santé, on observe que la période post-covid a accéléré les usages :

Évolutions des besoins des professionnels de santé : La téléconsultation a été développée avec la crise covid et cette tendance perdure. De nombreux patients sont désormais suivis à distance par leurs médecins ou autres professionnels de santé à l'aide de dispositifs connectés.

Augmentation des TMS (Troubles Musculo–Squelettiques) : Avec le développement de la pratique du télétravail, la santé des salariés peut être impactée. En cause, plus de sédentarité et une mauvaise ergonomie du poste de travail à domicile, entraînant une augmentation des TMS. C’est ce que nous ont confié beaucoup de kinésithérapeutes avec lesquels nous travaillons. Cette pathologie représente la première cause de maladies professionnelles indemnisées avec 88 % des maladies professionnelles reconnues par le régime général.

Pratique du sport en autonomie : Beaucoup de personnes avec la crise sanitaire se sont mises au sport de manière autonome, ce qui a engendré de nombreuses blessures par manque d’encadrement et une augmentation des besoins en rééducation. La e-santé est à nouveau un bon moyen pour accompagner les professionnels de la santé dans la rééducation des patients que ce soit en cabinet et à domicile grâce à l’auto-rééducation à domicile.

Réglementation vs mondialisation : Le secteur de la santé / e-santé est un marché très réglementé qui s’est globalisé avec la crise covid. Dès qu’on sort de l’Europe, chaque pays a sa réglementation, il faut donc être vigilant. Avec la mondialisation du marché les acteurs de la santé peuvent avoir des demandes clients en direct sans passer par un distributeur local. Il faut donc faire attention car on peut avoir de la concurrence déloyale, des entreprises qui ne sont pas certifiées peuvent envoyer des produits de santé sans certification.

Comment la e-santé permet-elle d'améliorer le suivi et la prévention des patients ?

En premier lieu, il est important de souligner que la e-santé est un outil qui permet de suivre un patient à distance mais qui n'exonère pas du contact humain avec un professionnel pour l'accompagnement. Tout ne peut pas se faire à distance.

Dans le cas de la réeducation, la e-santé permet d’avoir un entraînement plus assidu et plus régulier. Que ce soit un patient qui vient de se faire opérer des ligaments croisés, un sportif de haut niveau blessé ou encore une personne qui se remet d’un AVC, l’entraînement doit être journalier. C’est ce que permet aujourd’hui la e-santé, grâce aux nombreux outils développés pour permettre la rééducation à domicile.

Avez-vous des exemples de pathologies pour lesquelles la e-rééducation est particulièrement adaptée ?

Toutes les pathologies demandent un certain « réentraînement » régulier. Mais dans certains cas l’impact est encore plus fort et les processus de traitement et de guérison sont très longs. C'est le cas pour des maladies neurologiques comme Alzheimer ou Parkinson.

Si on reste sur les personnes fragiles ou âgées la e-santé pourrait devenir un facteur de prévention des risques essentielle. Prenons par exemple le cas des chutes : un entraînement fonctionnel pourrait être effectué avec un kiné à distance. C'est gagnant pour les patients, mais également pour la collectivité, car au-delà des conséquences humaines, les chutes coûtent 1,5 milliard d'euros à l’Assurance Maladie.

Autres exemples : l'orthopédie. Pour des longs processus de réeducation, la e-téléconsultation / e-rééducation peut permettre aux patients de ne pas rester éloigné de chez eux pendant de longues périodes.

Quel est le potentiel des startups dans ce domaine ?

Quand le monde change, de nouvelles opportunités se créent : une nouvelle technologie à développer, un nouveau besoin à satisfaire… Le potentiel est énorme et nous pensons que les futures licornes seront des startups dans le domaine de la santé.

Les GAFAM l’ont bien compris c'est pourquoi il y a beaucoup d’acquisitions ou de fusions dans ce domaine : rachat de Fitbit par Google, Amazon qui se met au Healthcare, ou encore Apple pour qui Apple health est un important levier de croissance. Chez KINVENT nous aimons dire « Physio is the new fitness ». Il y a 20 ans le fitness était à la mode, aujourd’hui ce qui est à la mode c’est prendre soin de sa santé avec l’aide de professionnels de santé.


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