RSE : L'expert-comptable, au cœur de la transition durable

Rendre le développement durable accessible à toutes les petites et moyennes entreprises, telle est la raison d'être de ensō rse. Mais qu'est-ce que ça signifie ?

Parce que l'impact des entreprises est beaucoup plus puissant que celui du citoyen, ensō rse agit en accompagnant les petites et moyennes entreprises à rester performantes économiquement tout en intégrant les volets environnementaux, sociaux et sociétaux. Comment ? Grâce à un outil de mise en place et de pilotage d’une politique RSE. Explications avec Stéphane Da Mota, Co-fondateur de ensō rse.

Comment rendre le développement durable accessible à travers le canal expert-comptable. Quelle est la proposition de valeur ajoutée ?

Nous avons décidé d'adresser la problématique RSE aux TPE/PME qui n'ont à ce jour aucune obligation à travers le tiers de confiance de 90 à 95 % de ces entreprises : l'expert-comptable. Avec une transversalité unique dans le monde de l’entreprise, l’expert-comptable est un acteur clé dans la transition des sociétés françaises vers le développement durable. Parce qu’ils conseillent leurs clients au quotidien, les experts-comptables ont un rôle majeur à jouer dans cette nouvelle donne. De par sa promiscuité avec le tissu économique il l'est aussi par son expertise sur les volets social et économique, deux piliers fondamentaux de la RSE.

Que contient un rapport extra-financier et à quoi sert-il ?

Le rapport extra-financier rend compte des actions mises en place en termes de RSE. Ce bilan matérialise et valorise toutes les actions de l'entreprise.

Le bilan extra-financier se structure autour de trois piliers :

• Volet gouvernance : Accompagnement et conseille pour consommer différemment, achats responsables, sélection des fournisseurs, charte de bonnes pratiques...).
• Volet environnemental : Conseil sur les politiques d’économies d’énergie, mise en place d'actions pour diminuer l'empreinte carbone, investissements verts, information sur les taxes et la fiscalité environnementale.
• Volet social : Diversité dans l’entreprise, mixité, plan d'intéressement...

L'expert-comptable peut également élaborer une feuille de route pour la croissance de l'entreprise, en intégrant des enjeux environnementaux et sociétaux (compensation carbone, égalité des sexes, politiques de formation...) et mettre en place des indicateurs de suivi des actions engagées.

Quels sont les apports pour le métier ?

La réalisation du bilan extra-financier donne au métier d'expert-comptable une mission à très forte valeur ajoutée, une mission citoyenne. L’expert-comptable joue ainsi un rôle de tiers indépendant en matière de RSE. D'autant plus que le métier évolue avec la mise en place de la facture électronique. On estime que les experts-comptables vont perdre entre 20 à 25 % de leur chiffre d'affaires et qu'environ 30 % subiront une perte d'activité. On arrive donc dans un moment charnière. D'une part, les TPE PME sont de plus en plus engagées (changement climatique, mutations sociales, ruptures technologiques...) et doivent avoir une vision élargie (équilibre avec ses parties prenantes, épanouissement des salariés...). De leur côté les experts-comptables doivent pivoter sur d’autres missions à valeurs. C'est ce momentum qui fait qu'on a estimé que c'était le bon moment pour lancer ensō rse. La profession est en recherche permanente pour apporter plus de services et de conseil aux clients. Après l’informatique, le recrutement, la gestion de patrimoine, une nouvelle étape est en train de s’écrire pour ces conseillers privilégiés de la petite et moyenne entreprise.

Compte tenu de ces évolutions « métier », les experts-comptables reçoivent-ils des formations spécifiques ?

La profession est en ébullition et le niveau est clairement en train de s'élever. De nombreuses formations existent : ordre des experts-comptables, syndicats, réseaux, groupements... Ils sont formés sur les bases de la RSE, le bilan carbone... Certains deviennent même « fresqueur » pour faire la fresque du climat.

Parallèlement, et c'est la puissance de notre offre, nous leur proposons une solution logicielle. L'expert-comptable va donc avoir un rôle de coach et de conseils. Fort de ses recommandations, s’il le souhaite l'entrepreneur pourra donc faire son bilan extra-financier seul avec notre application (l'expert-comptable aura alors un rôle de vérificateur). Mais il pourra aussi déléguer cette tâche à l’expert-comptable et ils pourront ensemble mesurer les performances non financières de l'entreprise, les comparer et déployer de nouveaux objectifs. Enfin, nous proposons également une place de marché de consultants indépendants qui viennent apporter leur expertise sur des sujets spécifiques (écoconstruction…).

Cette nouvelle fonction ne met-elle pas une pression supplémentaire sur le métier de comptable ?

Voyons les choses sous un autre angle. Compte tenu de l'intérêt économique, s'ils ne le font pas, d'autres acteurs tels que les banques, les assurances ou encore des consultants indépendants s'installeront sur le marché. Notons que si la facturation d'honoraires d'un cabinet d'expertise pour une prestation classique est en moyenne de 3000 par an, sur la RSE les tarifs sont multipliés par deux voir par trois.

Quel est l'intérêt pour les entreprises ?

Il y a les quatre raisons principales pour qu'une TPE/PMEs, qui n’a aucune obligation, lance sa démarche RSE. La première est une raison business. Réponse à des appels d'offres publics, référencement auprès d'un fournisseur, préférence des acheteurs... sont autant de raisons pour une entreprise de proposer un bilan extra-financier pour valoriser son engagement.

Les critères RSE permettent également aux entreprises de s'auto-analyser. Mon entreprise est-elle durable et viable en termes de matière première, législation... dans les quatre, cinq, six années à venir ? Si ma matière première est vouée à disparaître dans les deux ans à venir il me faut pouvoir anticiper un pivot et trouver un autre modèle.

Le troisième point concerne l'aspect RH : Recruter des talents, les garder, donner du sens, créer les valeurs de l’entreprise, pouvoir déterminer la raison d'être… Avec la loi Pacte de 2019 toutes les entreprises peuvent désormais créer leur « Raison d'être ». Intégrer l'aspect RSE dans sa raison d'être est un atout pour la marque employeur.

Enfin, il y a l'aspect économique. Limiter le gaspillage et sa consommation présente un intérêt financier direct. Notons également que sur certaines transactions de vente ou de rachat certaines banques ou assurances demandent un bilan extra-financier qui peut générer un boni ou un mali du crédit bancaire ou du taux assurantiel.

Pour toutes ces raisons, la RSE et par extension le bilan extra-financier, est un élément crucial. Il faut souffler à l'oreille des TPE/PME, et les experts-comptable sont en capacité de le faire.

ensō rse est lauréat d'INNEST, l'accélérateur de l'Ordre des Experts-Comptables.