Article / 3 min. de lecture - mise en ligne le 12/05/2023
Près de 7 entreprises sur 10 veulent continuer d’investir dans des outils de surveillance des salariés
Si le télétravail permet de trouver un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, ce dernier présente également une part quelque peu voilée : la surveillance des salariés.
Une étude menée par Software Advice révèle que de nombreuses entreprises ont recours à des outils de surveillance. Une activité que les entreprises semblent vouloir inscrire dans la durée, d’autant plus que 69 % des employés se disent à l’aise avec les outils de suivi de la charge de travail.
Une liberté de télétravailler non sans attente
Contrairement aux idées reçues, la pandémie n’est pas à l’origine des outils de surveillance au travail. En effet, 36 % des professionnels interrogés le faisaient avant celle-ci, tandis qu’ils sont aujourd’hui 63 %. Plus d’un tiers (35 %) surveillent principalement la présence des employés (que ce soit les heures de connexion et de déconnexion ou les périodes d’activité et d’inactivité), 27 % font un suivi de la gestion du temps et 23 % de l'activité informatique (accès à internet, recherche effectuée, etc.).
Surveiller pour mieux manager
Interrogés quant aux raisons qui les poussent à surveiller leurs équipes en télétravail, 28 % des employeurs et managers ont indiqué que cela permettait une meilleure compréhension de l'activité quotidienne et 19 % affirment que cela aide à détecter les erreurs avant qu'elles ne prennent de l’ampleur. Directement liée à ce contrôle de l’activité, 22 % notent la simplicité de suivre et ainsi payer les heures supplémentaires. Le suivi de la productivité et des performances du personnel sont également appréciés par 22 % des sondés. Ces logiciels offrent également la possibilité d’améliorer la sécurité, un avantage cité par 23 % des managers et employeurs. Avec l’augmentation des connexions au réseau des entreprises à distance, il est devenu nécessaire que les entreprises surveillent de près si le personnel respecte les mesures de sécurité.
Respecter vie privée et bien-être des employés, le principal défi des entreprises
Pour un peu moins d’un tiers des entreprises sondées (29 %), le principal défi est la légitimité de la surveillance. Se conformer à l’obligation de transparence en communiquant clairement les modalités et la finalité du traitement des données surveillées est également compliqué pour 28 % des entreprises. Bien que près de 90 % des entreprises affirment que leurs employés ont été informés de cette surveillance (par e-mail ou via une formation), il est à noter que 7 % en ont simplement fait mention à certains salariés. Par ailleurs, 3 % pratiquent la surveillance secrètement. 58 % des responsables qui utilisent des outils de surveillance et dont les employés sont au courant déclarent que la majorité de leurs employés n'ont « aucun problème » avec ces outils, tandis que 41 % déclarent que les opinions sont mitigées. Pourtant, 48 % des salariés interrogés déclarent que savoir qu'ils sont surveillés nuit à leur moral.
Les entreprises reconnaissent faire face à des défis liés au bien-être des employés dans l’implémentation de ces outils. Tandis que, selon 21 % des managers et employeurs, le niveau de bien-être des employés est plus visible, le risque d’un impact négatif sur la confiance des salariés compte pour 23 % des inquiétudes exprimées. Par ailleurs, 22 % craignent une augmentation du stress chez le personnel.
Trouver un équilibre entre les avantages de la surveillance de l’activité des employés, les potentiels effets négatifs sur leur moral tout en protégeant leur vie privée reste ainsi le principal défi des employeurs et managers. Malgré ces problématiques, près de 7 employeurs sur 10 (67 %) souhaitent continuer à utiliser ces outils de surveillance. Toutefois, 23 % affirment ne plus être si certains de vouloir prolonger leur utilisation et 10 % affirment vouloir arrêter totalement.
Méthodologie : enquête en ligne entre janvier et février 2023 regroupant la participation de 239 professionnels dont 123 managers exécutifs et propriétaires d’entreprise ainsi que 116 managers de niveau hiérarchique inférieur et employés qui utilisent au moins un outil de surveillance des employés mais qui ne sont pas eux-mêmes surveillés.