Article / 4 min. de lecture - mise en ligne le 14/02/2022
« Démocratiser l’usage de l’intelligence artificielle pour valoriser le temps humain »
L'intelligence artificielle fascine autant qu'elle effraie et encore plus lorsqu'on évoque le sujet de la « vidéosurveillance intelligente ». William Eldin, CEO de XXII, nous explique l'impact de l'IA dans « l'efficacité des villes et des entreprises » et pourquoi il est nécessaire d'encadrer son usage.
Pouvez-vous présenter XXII ?
William Eldin : XXII est expert en technologies de vision par ordinateur (computer vision) exploitant l'IA. Nous avons développé une solution SaaS de déploiement et de paramétrage pour l’analyse de flux vidéo (XXII CORE) qui permet aux opérateurs de Centre de Supervision Urbain (CSU) de contrôler et d’optimiser les actions sur le terrain, pour une prise de décisions plus rapide et plus efficace. Nous parlons ici de cas d’usages tels que les dépôts sauvages, l’analyse du trafic routier, la détection d’intrusion, le stationnement gênant,... Vous imaginez bien qu’un agent qui visionne en même temps 50 écrans vidéo ne peut pas traiter toute l’information. Notre solution vient alors en renfort des capacités de vision et d’analyse humaine.
Déjà déployé dans plus d’une vingtaine de sites publics et privés, notre logiciel vise à valoriser le temps humain en traitant de grandes quantités de données de façon automatique pour faciliter les missions des opérateurs.
Quelles sont les technologies de rupture et applications de vision par ordinateur développées par XXII ?
Notre plateforme en intelligence artificielle utilise des technologies de vision par ordinateur. Il s'agit de l’analyse des images qui composent une vidéo. Les algorithmes analysent les informations extraites des systèmes de vidéoprotection (Video Managing System) déjà en place pour détecter des éléments préconfigurés : véhicules, humains (reconnaissance non biométrique), déchets, incendies, animaux, etc. Actuellement, les opérateurs des CSU sont face à des murs d’écran, avec plus d’une centaine de retours vidéo selon l’infrastructure. Ils doivent sans cesse être concentrés pour ne pas manquer une information cruciale (la chute d’une personne âgée par exemple). La plateforme facilite cette remontée d’information instantanément en alertant l’opérateur du danger.
Comment optimisez-vous l'efficacité des villes et des entreprises ?
Face à la transformation des villes et des entreprises, nous répondons au travers de notre technologie d’IA, à 4 grands enjeux sociétaux :
- La sécurité des Hommes : en optimisant les interventions des services publics par exemple, grâce à l’analyse en intelligence artificielle.
- Le trafic urbain : en fluidifiant les flux de transport avec des détections en temps réel des anomalies sur la voie publique.
- L’environnement : en améliorant le fonctionnement énergétique et la propreté des villes grâce aux remontées d’informations au sein des CSU
- Les statistiques : en analysant les données captées par les caméras de vidéoprotection, les équipes peuvent piloter les futurs investissements de manière beaucoup plus éclairée
Les cas d’application qui constituent notre solution ont un objectif commun : épauler les équipes dans leurs missions quotidiennes grâce au traitement automatique des informations.
De nouvelles fonctionnalités sont en cours de développement pour enrichir notre catalogue de compétences et ainsi solutionner des problématiques de plus en plus complexes liées à la gestion intelligente de l’éclairage public, du ramassage des déchets ou encore le pilotage des feux tricolores.
Vous parlez de l’importance d’un usage éthique de l’IA, pouvez-vous nous en dire davantage ?
L’intelligence artificielle est une technologie souvent considérée comme aussi performante qu’effrayante pour le grand public. Il est aujourd’hui primordial de cadrer son utilisation pour éviter d’éventuelles dérives. Si le cadre législatif français et européen sur la finalité de ces technologies se précise, les développements des sociétés sont plus rapides et doivent s’inscrire dans une utilisation éthique de l’intelligence artificielle.
Et cette dimension éthique est cruciale pour créer un écosystème d'utilisateurs et consolider le rapport de confiance entre les acteurs de l’IA et les citoyens. C’est pourquoi nous avons rédigé et appliqué en interne une charte pour poser un cadre éthique quant à l’utilisation de nos logiciels, par nos clients et nos partenaires.
Au fil des années, l’éthique aura une dimension centrale pour favoriser la confiance dans le numérique et plus précisément dans l’Intelligence Artificielle.
Quels sont vos projets de développement en 2022 ?
En 2021, notre solution a déjà été éprouvée sur le terrain par de nombreuses villes et sites privés. L’année « 20XXII » sera charnière pour notre jeune société, parce qu’elle marque l’industrialisation et le scale de notre logiciel XXII CORE en France et à l’international.
Nous verrons nos équipes doubler cette année (pour atteindre 100 collaborateurs d’ici fin 2022) pour assurer le bon déploiement de notre solution et pouvoir faire profiter de notre technologie à de nombreux clients. En plus des développements pour venir agréger notre plateforme logicielle, nous souhaitons intensifier la création de nouveaux usages pour de nouveaux marchés (Food, Retail, Industrie), qui sont en attente d’une solution éprouvée en computer vision , en mesure « désolutionner » des situations toujours plus complexes.
Quelle est votre vision à horizon 2030 de la transformation du marché ?
D’ici 2030, le marché de la vision par ordinateur aura évolué de façon exponentielle. Notre technologie sera alors banalisée, même auprès du grand public. La finalité de cette technologie ne réside pas simplement dans son déploiement à grande échelle. Son interconnexion avec d’autres solutions (IoT, applications mobiles et web) permettent d’étendre ses possibilités et cas d’usages !
A terme, cette connexion permettra d’obtenir un jumeau numérique, une représentation digitale d’un espace, d’une infrastructure, d’une ville et ce qu’il s’y passe. Une forme d’omniscience pour piloter en temps réel les actions des services afin d’optimiser leur efficacité - et ce en toute transparence et éthique avec les citoyens - grâce aux partages des données.